Depuis mars 2020 que la pandémie impacte le quotidien de tout le monde… Littéralement, toute la planète! Considérant que la Covid a largement dépassé le stade des 40 semaines de gestation, j’avais envie de partager l’impact que le virus a eu, et continue d’avoir sur les familles en attente d’un bébé. Pas celles ayant contracté le fichu pathogène, juste le parcours pour le moins atypique qu’elles ont traversé. Si vous avez fait la lecture de mes articles précédents, vous aurez compris que j’aime dédramatiser les situations avec une dose d’humour…
Oh et… Avant de débuter, j’aimerais souligner le travaille de mes collègues infirmières de partout au Québec. Sincèrement, elles sont au front depuis trop longtemps déjà et toujours au combat malgré tout. Plusieurs des points que je m’apprête à vous livrer ont un impact à la fois sur les familles, mais également sur le travail de ces précieuses humaines. Ce ne sont pas elles qui choisissent. Elles subissent comme bien des parents les impacts qu’obligent les mesures de prévention pendant la bataille contre la Covid-19.
1) La bedaine… Tu ne te feras pas flatter!
Bon ça peut sembler assez positif quand on y pense… Mais tout de même, c’est difficile d’imaginer vivre une grossesse sans contact avec les autres. Pour une mère, ne pas être aux côtés de sa fille pour voir son ventre rondir. Pour des amies, ne pas comparer ses jambes qui enflent ou son ventre qui cherche à exploser. Ce sont des petits moments volés.
2) Un coéquipier… Tu ne pourras pas être.
Les pères, les conjoints ou les deuxièmes parents… Peu importe comment on les nomme, ils ont été littéralement mis de côté dans le cadre des suivis de grossesse de leur partenaire. Pourtant, quand on y pense, le bébé en construction dans l’utérus est bel et bien le leur, à 50%! Ils auront à vivre eux aussi la naissance, les soins du bébé, l’adaptation et tellement plus encore. Ils ont eux aussi des préoccupations en lien avec la grossesse et la condition de santé de leur enfant à naître.
3) Les cours prénataux… Tu n’auras pas, ou tu auras… Ça dépendra des ressources disponibles!
Alors que certains s’imaginent encore que ce sont des rencontres superflues où l’on enseigne aux parents à ne pas manger de sushis et pendant lesquels on diffuse des vieilles vidéos traumatisantes, c’est tout autrement! C’est s’informer sur l’art de devenir parent… Littéralement le métier le plus important et exigeant au monde. Dans un contexte où les parents ne pourront pas compter sur l’aide de leurs proches, ils ont tout intérêt à avoir accès au cours de niveau avancé!
4) La grossesse tu traverseras … Idéalement pas assise sur ton divan tu seras!
C’est connu, il faut rester active durant la grossesse afin de garder une bonne santé et se rétablir mieux de l’accouchement. Cardio-bedaine, yoga prénatal, aqua-maman, gym-enceinte et zumba-gestation… Ce n’est pas le choix qui manque pour sortir de son divan. Sauf que non, ce n’est plus accessible… Quoique pour celles ayant déjà la joie d’être maman, elles peuvent courir après leur aîné, puisque la garderie a été contrainte de fermer.
5) Le shower de tes rêves… Tu n’auras pas.
Tu portes la vie, un être humain issu de ton amour conjugal, un mini toi! C’est normal de vouloir faire la fête, d’inviter ceux que tu aimes à souligner ce grand moment et recevoir des présents (même si ce n’est pas toujours pertinent). Que ce soit une soirée entre amis, une journée avec toute la famille ou le party de dévoilement de sexe du siècle… Alors oui tu as le droit d’être frustrée, triste ou déprimée. Ce n’est pas un caprice de princesse boostée aux hormones.
6) Seule ou presque… Tu accoucheras.
Alors que le virus fait ravage un peu partout, les femmes continuent de donner naissance. Le processus de dilatation et d’effacement reste le même qu’avant… C’est-à-dire que la femme traverse plusieurs stades et l’intensité des contractions n’est aucunement atténuée par le port d’un masque. Rassurez-vous, le deuxième parent a toujours été autorisé à être présent… En phase active! Qu’en est-il des amies, des mères et des doulas? La femme qui accouche se doit d’être entourée de gens qu’elle aime, en qui elle a confiance et sur qui elle peut compter pour traverser ce moment historique que représente son accouchement. Alors que certains pères se transforment en super-héros des points de pressions, d’autres se sentent démunis et peu à l’aise devant les souffrances de leurs partenaires.
7) Pendant l’accouchement… Le port du masque tu auras.
Pendant un accouchement… Sérieusement, pensez-y! Si vous trouvez difficile de faire une épicerie ainsi recouverte, imaginez courir le marathon de la naissance! Heureusement, le personnel hospitalier est humain et compréhensif, les mères au bout du rouleau peuvent le retirer si le risque calculé de contamination est faible. Toutefois, le deuxième parent devra communiquer avec ses yeux plus que sa bouche! Et les infirmières, elles devront continuer sous leur masque d’être l’amie, la mère, la doula ET la professionnelle de la santé, pour les nombreuses mères à leur charge.
8) Un séjour en maternité… Complètement isolé tu vivras.
Les gardiens à l’entrée des hôpitaux n’ont certainement pas vu de joyeux ballons, bouquets colorés ou sacs cadeaux franchir leurs portes depuis bien longtemps. Les parents auront le privilège de garder leur bébé juste à eux pendant les premiers jours de sa vie… En fait, pendant bien plus longtemps! Pour bébé, ceci est plutôt bénéfique certes… Mais pour les parents, les grands-parents, les tantes et les oncles c’est une véritable torture!
9) Avec ton allaitement… Tu te débrouilleras.
C’est incroyable quand on y pense… L’allaitement est l’une des meilleures préventions existantes dans le domaine de l’immunité et de la santé. Cela devrait être l’une des priorités! Attention, je ne dis absolument pas ici qu’il faut mettre la pression aux mères, c’est plutôt qu’il faudrait prioriser les ressources afin de soutenir celles dont c’est le souhait d’allaiter! La pandémie ne doit pas être l’occasion de minimiser les ressources et la formation du personnel en allaitement, mais plutôt une motivation supplémentaire de déployer le maximum.
10) À la maison tu retourneras… Et pour longtemps tu y resteras!
Si le congé de maternité était déjà reconnu comme étant une source d’isolement pour de nombreuses mères… Imaginez une période d’isolement prolongée, avec un bébé comme principale source de distraction. Ce sera d’ailleurs le sujet du prochain article!
À bientôt!