Une IBCLC, ça boit quoi en hiver?
La plupart des enfants rêve de devenir pompier, docteur, policier ou vétérinaire. Rares sont ceux à crier haut et fort qu’ils vont devenir IBCLC! Je ne peux pas leur en vouloir, c’est une spécialité peu connue que même les adultes ignorent.
Alors déjà, vous savez qu’il ne s’agit pas d’une sorte de fruit exotique ni d’une évolution de Pokémon.
Le terme complet signifie : International Board Certified Lactation Consultants ou Consultantes en lactation diplômées de l’IBLCE. Bref, une très longue appellation pour désigner celles qui comme moi ont fait le choix de se spécialiser en allaitement maternel.
Comment on fait pour devenir consultante en lactation?
Le chemin à parcourir est pratiquement aussi complexe que la formation en soit! Ok, j’exagère un peu mais disons qu’il y a trois voies différentes et qu’au final chacunes d’elles se ressemble.
Voici mon parcours:
- Être une des professionnelles de la santé reconnues par l’IBLCE
- Cumuler plus de 90 heures de formation spécifique en lactation
- Documenter autour de 1000 heures de pratique clinique auprès de femmes allaitantes
- Réaliser un examen théorique de 175 questions diverses
- Décrocher une certification reconnue mondialement
Chaque intervenante ayant son propre bagage de connaissance initiale, certaines auront une formation en santé tandis que d’autres auront des habiletés différentes. Ainsi, même si toutes les IBCLC sont certifiées, il y a des nuances quant aux interventions qui peuvent être réalisées.
Une fois le diplôme en poche, on ne peut pas s’assoir sur nos lauriers… Il faut poursuivre nos apprentissages! Heureusement, puisque quand on y pense… Les pratiques d’allaitement évoluent tellement rapidement.
Encore une fois, il y a plein de subtilités qui rendent la formation continue complexe. Globalement, chaque consultante doit démontrer qu’elle a assisté à un minimum de 75 heures de formation en cinq ans et chacune se doit de repasser l’examen écrit tous les 10 ans.
On apprend quoi quand on étudie pour devenir une pro de l’allaitement?
De tout! Oui oui, il y a beaucoup plus que la simple action de mettre le bébé au sein, croyez-moi.
Les connaissances s’étendent du développement global de l’enfant, à l’adaptation au rôle de parent, à la composition du lait et à l’anatomie humaine. Évidemment, chaque complication possible est étudiée de près pour être en mesure de soutenir les petits comme les plus gros bobos. Que l’on parle de blessures aux mamelons, d’un manque de lait, d’un régime d’éviction, de chirurgies préexistantes, de freins de langue, de prématurité, de problèmes de santé chez le bébé ou encore chez la mère, c’est la consultante qui est l’experte!
D’autres connaissances nous permettent d’adapter le vécu des familles à leur allaitement. Prenons par exemple les mères adoptantes qui peuvent allaiter, les situations de retour précoce au travail sans compromettre la production de lait et l’accompagnement lors d’allaitement de triplets. Des cours d’éthique sont essentiels et s’ajoutent aux perfectionnements des habiletés en communication. Pensez-y, on s’adresse généralement à une mère en plein post-partum, souvent épuisée et dont le pic d’hormones rivalise avec ses inconforts physiques…
Vous l’avez sans doute deviné, il faut investir beaucoup de temps, d’énergie et avouons-le d’argent pour arborer le titre d’IBCLC. C’est donc un métier de passion et de dévouement!
Pour ma part, j’ai découvert l’existence de ce titre uniquement à la naissance de ma fille. Puisque ni les sages-femmes, ni les infirmières, ni mon médecin, ni le pédiatre n’étaient en mesure de m’offrir le bon soutien…
Finalement, j’ai gagné gros cette journée là… J’ai sauvé l’allaitement de ma poulette en plus de tomber littéralement dans le chaudron de la lactation!